L’église notre Dame de Sablières

L’église est composée d’une partie ancienne, romane, avec un clocher à peigne du XIIè siècle, classée monument historique.

Brins d’histoire…

Elle aurait été bâtie par les Sarrazins devenus esclaves (cf, les Sarrazins en Provence, archives départementales de Marseille). Ceux-ci ont envahi la Gaule en 731-733 après JC, sont venus jusqu’à Viviers où ils ont tué l’évêque, puis ont été battus au Champ du Roy en 737 par Charles Martel, et repoussés. Jean Régné mentionne dans « L’histoire du Vivarais », trois camps de concentration dans la région. Le lieu est dit Sablonarias en 954 (cartulaire de St Chaffre), Sablériis en 1275 (Décimes), Sablières en 1469 (Estimes).

L’église appartenait à l’Abbaye de St Chaffre et était dédiée à Notre Dame du Rosaire.

– L’évèque de Viviers, en 950 après JC évoque Notre Dame de Sablières. (p.189, Mazon, Eglises du Vivarais, tome 2).

– L’église de N.D. de Sablières (Sableriis) a été visitée en 1501, avant les dégâts de la Réforme. On y voyait alors 5 cloches, un autel-majeur, consacré, 3 autres autels dédiés à St Antoine, St Jacques, St Sébastien, aussi consacrés et le 4ème, non consacré, dédié à St Blaise.

– « Sablières formant un archiprêtré, la décime (imposition égale au dixième des revenus nets des biens paroissiaux) de 1516 était pour Sablières de 140 livres (la livre de 1516 valait 20 francs-or en 1931) ». Abbé Maurice André, Revue du Vivarais 1949.

– « La paroisse, toute catholique, a 190 feux et 800 communiants ». Visite de 1675.

– « La paroisse est toute catholique, dispersée en divers hameaux qui sont Largeron, Le Travers, Serrecourte, Le Chaumeil, Le Bisal, orcières, Fourches, Le Mas, Le Chambon, Grimaldès et Sablières qui font le nombre d’environ six cent communiants ». Visite 1714.


La nouvelle église fut construite en 1872 pour agrandir l’ancienne. La commune comptait alors plus de 1500 habitants.  

Depuis le 1er janvier 2003, l’église de Sablières fait partie de la paroisse Ste Thérèse des Cévennes qui doit son nom à Sainte Thérèse Couderc.

On peut voir dans l’église, sur la gauche, un retable de l’Assomption en bois peint  avec deux colonnes cannelées ornées de pampres encadrant une toile de l’Assomption ; il est orné de sculpture (têtes d’angelots, figure de Dieu le Père à l’entablement, frise…). Dimensions : hauteur : 6 mètres, largeur 4 mètres.

Le procès-verbal de visite de 1674 indique déjà la présence de ce retable.


Chapelle de Saint François Régis

Cette chapelle a été construite suite à la tournée pastorale de Saint Régis (1597-1640) dans les paroisses de la vallée de la Drobie entre le 20 Juin et le 16 Juillet 1634. Elle s’élève sur le lieu où Saint Régis distribua le sacrement du baptême et planta une croix en châtaignier.

Saint patron des jésuites de la Province de France, il a longuement parcouru les montagnes des Cévennes, du Vivarais et du Velay pour apporter la parole de Dieu mais aussi pour soutenir les pauvres. Son nom est lié à celui d’une petite ville d’Ardèche, Lalouvesc, où il termina sa vie, et qui est devenue un lieu de pèlerinage.

En savoir plus : http://www.jesuites.com/regis/index.htm


Vierge noire nôtre Dame de Sablières

Il existe environ 200 vierges noires en France, fascinantes et intrigantes. Elles  sont symbole de fécondité et de fertilité des terres.

Selon D.Dupraz, conservateur des antiquités et objets d’arts du département de l’Ardèche, cette vierge noire présente de nombreux détails qui en font un objet exceptionnel.

« C’est une sculpture en bois doré et polychrome. Son manteau est d’une seule couleur, un beau bleu uniforme. Les colliers de la Vierge sont formés de deux rangs de perles rondes autour du cou et deux autres rangs de colliers à cabochons oblongs autour de ses épaules et de son torse. Ces éléments, de même que les couronnes, sont dorés. Seuls les cabochons oblongs, qui évoquent vraisemblablement des pierres précieuses, sont noirs ou marron-foncé.

Le cou de l’Enfant est entouré d’un seul collier de perles rondes et d’une croix soutenue par un large ruban plat, l’ensemble étant doré.

Les pieds de la Vierge apparaissent sous le rebord du manteau : ils sont posés sur un petit socle carré faisant corps avec la statue. A l’arrière on aperçoit l’amorce d’un siège bas.

Un détail exceptionnel mérite d’être signalé : sur le devant de la statue, au niveau du corps de l’Enfant, se distinguent des fentes et des traces de chevilles. Jean de La Laurencie suggère qu’il puisse s’agir d’un reliquaire que personne n’a encore osé forcer ».

Cette statue semble ne pas avoir toujours été là, en effet, « une tradition, en la faisant contemporaine du clocher de l’ancienne église, qui est du XIe siècle, la considère soit comme une importation des Croisades sous la protection des Seigneurs de Serrecourte, soit comme un héritage des moines de Saint-Chaffre ou de l’Abbaye des Chambons ».

Confirmation de cette tradition pourrait être trouvée dans le fait que la vogue du 15 Août, dont on sait qu’elle est la fête mariale par excellence, a longtemps eu lieu à l’Abbaye des Chambons, abbaye cistercienne consacrée à Notre-Dame et fondée en 1153, ruinée dès 1615, à laquelle la Révolution donna, en 1791, le coup de grâce. Notre dame de Sablières ressemble trop à ses consoeurs pour dater, comme le voudrait la tradition, du XIe siècle.

Bien que nous n’ayons pas ici, comme à Nieigles, la tradition d’une Sainte-Ceinture, Notre dame de Sablières était néanmoins invoquée lors des accouchements difficiles. » Extrait des « Vierges noires Vivaroises », Les cahiers de Cévennes, Terre de Lumière, 1988, N°3, écrit par Roland COMTE ethnologue, né à Aubenas en 1948.


Maison natale de Sainte Thérèse Couderc

Sainte Thérèse Couderc (Marie Victoire Couderc) est née à Sablières le 1er février 1805. En 1827, à la demande du Père Etienne Terme, elle se rend à Lalouvesc afin de tenir la maison dans laquelle se trouve le tombeau de Saint François Régis, et où viennent de nombreux pèlerins. Elle fonde ensuite ‘les sœurs du Cénacle’ et propose des retraites ou temps de prières et d’approfondissement de la foi pour les femmes qui le souhaitent. Elle meurt le 26 septembre 1885 à Lyon et son corps sera ramené à Lalouvesc. Thérèse Couderc a été béatifiée le 4 novembre 1951 à Rome par le Pape Pie XII, et a été canonisée (inscrite au nombre des saints) le 10 mai 1970 à Rome par le Pape Paul VI.

Les sœurs du cénacle organisent régulièrement des retraites spirituelles dans la maison natale de Sainte Thérèse Couderc.

En savoir plus :  http://www.ndcenacle.org


Le pont du Rouge

Ce pont aurait été construit en 1534. Il permettait notamment aux habitants des communes de Sablières et de Dompnac de se rendre dans les marchés pour vendre leurs récoltes ou d’aller dans les communes du sud, particulièrement celles de Joyeuse et de Saint Genest de Beauzon, lieux d’importantes foires. Les habitants de Beaumont, Saint Mélany et ceux des hameaux de Dompnac (Pourcharesse, Nouzaret, Champ Blanc), situés du même coté de la rivière Sueille que Saint Mélany, eux, traversaient la Drobie au niveau du pont de la Brousse. Les chemins se raccordaient dans la montée pour arriver en crête à la Croix-de-Fer, où se trouvait une « abitarelle », une auberge relais muletier. Ce chemin fut longtemps la seule voie permettant aux habitants de faire commerce, la route menant de Joyeuse à Sablières n’ayant été faite qu’assez tardivement. (voir documents sur l’histoire de Sablières). Ce pont construit par le baron de Ligonès, réputé pour sa cruauté, le « baron rouge sanguinaire » , d’où son nom de pont du Rouge.

Pour les amoureux des ponts, leur localisation, leur histoire :cliquer ici.


Le château de Ligonès

Il s’agit d’une maison huguenote dont certaines parties datent du 15e siècle. En 1464, la propriété appartenait à Louis de Borne, Seigneur de Ligonès, lieutenant bailli du Vicomte de Joyeuse.
 Le « château » sera gravement endommagé au début du 16e siècle, à la suite des guerres de religion. Par le traité de la Borie, en 1576, Pierre de Borne reçoit l’autorisation de le reconstruire. Mais au milieu du 17e siècle, la famille de Borne de Ligonès sera quasi ruinée par la guerre et ses biens mis en liquidation judiciaire.


  • Documents (généalogie, documents historiques, histoire des protestants à Sablières) : Télécharger
  • Transcription paléographique (lisible) d’un bail daté du 24 janvier 1639 signé par Claude de Borne, Seigneur de Ligonnès au profit des habitants de Fourches. Cette transcription de 1821 a fait l’objet d’un enregistrement notarié à Largentière: télécharger
  • Relevé de contributions prélevées au profit du seigneur de Ligonnès. Ce document peut être intéressant pour les familles de Sablières (habitants ou descendants), on1614-28-pages-livret-light y retrouve par hameaux les noms des vieilles familles: télécharger